Comprendre les vendanges en 5 questions
Pour les viticulteurs comme les amateurs de vins, les vendanges sont une période cruciale qui marque le début de la récolte du raisin. Pour assouvir votre soif de connaissances et en savoir plus sur cette période bien particulière, voici nos réponses à vos questions !
1. Quand commencent les vendanges ?
Le climat de la région, le cépage, l’âge des vignes… sont autant de facteurs qui influencent la date à laquelle commencent les vendanges. Certains éléments, comme l’inclinaison de la pente ou l’exposition au soleil, favorisent la vitesse de maturation des vignes et font varier le moment de la récolte. C’est pourquoi il arrive que des parcelles voisines soient vendangées à plusieurs jours d’intervalle.
En France, le top départ des vendanges a traditionnellement lieu fin août-début septembre pour les vins blancs secs et les vins rouges. Pour d’autres types de vins ou pour certaines régions, il peut commencer plus tard, en octobre. En moyenne, le début des vendanges a lieu :
Pour la Corse, le Languedoc-Roussillon, la Provence
Pour le Beaujolais, la Vallée-du-Rhône méridionale ;
Pour la Vallée-du-Rhône septentrionale, le Bordelais, la Bourgogne, le Jura, le Val de Loire... ;
Pour l’Alsace et la Champagne ;
Pour la Charente et la Lorraine
Pour certains vins moelleux, effervescents ou liquoreux, les raisins ont besoin de mûrir plus longtemps au soleil afin de gagner en sucrosité. La récolte du raisin en « surmaturité » commence en novembre, voire en décembre : on parle de vendanges tardives.
À l’inverse, il existe des vendanges « vertes », qui débutent avant les vendanges classiques. L’objectif : couper une partie des grappes sur les pieds de vigne afin de concentrer les arômes sur les grappes restantes.
Enfin, il existe des cas plus exceptionnels : pour les vins de glace, les raisins sont ramassés à partir de baies gelées en plein hiver. Pour les vins liquoreux, les grains nobles sont ramassés à la main au début de l’automne.
2. Ban des vendanges : de quoi parle-t-on ?
Une fois les raisins acheminés à la cave, ils sont triés. Pour obtenir le jus de raisins, la méthode traditionnelle consiste à les écraser avec les pieds dans d’immenses cuves. Aujourd’hui, la technique est heureusement plus hygiénique : elle se fait grâce à des machines, qui pressent les fruits afin d’en extraire le jus. Une fois le pressurage effectué, du jus de raisin mélangé à des matières solides (peau, pépins…) est obtenu : il s’agit du moût.
3. Vendange mécanique ou manuelle : quelles différences ?
Pour récolter les raisins, chaque méthode a ses avantages :
- Les vendanges manuelles
Encore très pratiquée, cette méthode est la plus ancestrale et minutieuse. Pendant la récolte, il est en effet possible de repérer et de trier les grappes abîmées, trop petites ou pas assez mûres. La pose des grains dans la caissette est également plus délicate et évite qu’ils ne s’écrasent les uns contre les autres. - La récolte manuelle est obligatoire pour certaines parcelles non mécanisables et certains types de récoltes, comme les vendanges tardives de grains nobles. Aujourd’hui, elle reste plébiscitée par de nombreux vignerons en quête d’une qualité irréprochable.
- Les vendanges mécaniques
La récolte mécanique se fait à l’aide d’un tracteur enjambeur. Cette solution est particulièrement utile pour répondre à un besoin urgent. Dans certaines régions très chaudes, il faut vendanger rapidement afin que la chaleur ne ruine pas les vignes. C’est le cas également pendant un épisode violent de grêle ou d’orage : il faut alors agir vite pour préserver les baies fragiles.
Les vendanges mécaniques sont parfois faites par des viticulteurs qui manquent de cueilleurs, de moyens financiers, ou pour gagner en confort. Lors d’une forte canicule, la machine à vendanger permet en effet de procéder aux récoltes la nuit, lorsqu’il fait plus frais.
Bon à savoir : la récolte mécanique est autorisée dans le cahier des charges du label « bio ».
4. Comment savoir si le raisin est mûr ?
Pour déterminer la maturité des raisins, plusieurs méthodes existent :
- Le réfractomètre : ce petit appareil mesure la teneur en sucre d’un raisin.
- L’analyse du jus en laboratoire : cette méthode fiable permet d’évaluer le taux de sucre du raisin ainsi que son acidité.
- L’expérience du vigneron : il va lui-même déterminer la maturité du raisin en le goûtant ou en observant la couleur de sa peau.
5. Comment participer aux vendanges ?
Les vendanges sont souvent un moment festif, joyeux et convivial. Étudiants, retraités, salariés… Des personnes venues de tout horizon peuvent participer. Seule condition : être âgé de 18 ans minimum (parfois 16 selon les régions). Si vous êtes déjà salarié et souhaitez travailler dans les vignes, vous pouvez poser des jours de congés dans votre entreprise.
Il existe un contrat spécialement créé pour cette occasion : le « contrat vendanges ». Il peut durer de 8 à 30 jours et être renouvelé si nécessaire. Souvent payé au SMIC, il est toutefois exonéré des cotisations salariales.
Pour les amateurs de vin, faire les vendanges est l’occasion de se créer des souvenirs, faire de belles rencontres et en apprendre plus sur la conduite de la vigne. Si les récoltes ont lieu en Bourgogne, vous pourrez également participer au repas traditionnel célébrant la fin des vendanges : la paulée.
Pour être vendangeur(euse), deux moyens sont possibles :
- Contacter directement les domaines, châteaux ou vignerons à proximité de chez vous ou que vous appréciez ;
- Postuler aux annonces sur des sites de recherche d’emploi. Certaines offres sont postées dès le début de l’été : vous pourrez les trouver avec les mots clés « vendangeur », « coupeur » ou « vendanges ».
Les offres sont publiées au fur et à mesure selon le volume des vendanges ou la météo. Un dernier conseil : s’y prendre tôt ! Si un hébergement ou un emplacement de camping est parfois mis à disposition, il faut prévoir un logement la plupart de temps.